… a palavra… Vergílio Ferreira

Salema

Se eu soubesse a palavra,

a que subjaz aos milhões das que já disse,

a que às vezes se me anuncia num súbito silêncio interior,

a que se inscreve entre as estrelas contempladas pela noite,

a que estremece no fundo de uma angústia sem razão,

a que sinto na presença oblíqua de alguém que não está,

a que assoma ao olhar de uma criança que pela primeira vez interrogou,

a que inaudível se entreouve numa praia deserta no começo do Outono,

a que está antes de uma grande Lua nascer,

a que está atrás de uma porta entreaberta onde não há ninguém,

a que está no olhar de um cão que nos fita a compreender,

a que está numa erva de um caminho onde ninguém passa,

a que está num astro morto onde ninguém foi,

a que está numa pedra quando a olho a sós,

a que está numa cisterna quando me debruço à sua borda,

a que está numa manhã quando ainda nem as aves acordaram,

a que está entre as palavras e não foi nunca uma palavra,

a que está no último olhar de um moribundo, e a vida e o que nela foi fica a uma distância infinita,

a que está no olhar de um cego quando nos fita e resvala por nós,

 

– se eu soubesse a palavra,

a única, a última,

e pudesse depois ficar em silêncio para sempre…

 

in Uma Esplanada sobre o mar (Difel, 1986)

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Uma opinião sobre “… a palavra… Vergílio Ferreira

  1. CET AMOUR
    Jacques Prévert

    Cet amour
    Si violent
    Si fragile
    Si tendre
    Si désespéré
    Cet amour
    Beau comme le jour
    Et mauvais comme le temps
    Quand le temps est mauvais
    Cet amour si vrai
    Cet amour si beau
    Si heureux
    Si joyeux
    Et si dérisoire
    Tremblant de peur comme un enfant dans le noir
    Et si sûr de lui
    Comme un homme tranquille au milieu de la nuit
    Cet amour qui faisait peur aux autres
    Qui les faisait parler
    Qui les faisait blémir
    Cet amour guetté
    Parce que nous le guettions
    Traqué blessé piétiné achevé nié oublié
    Parce que nous l’avons traqué blessé piétiné achevé nié oublié
    Cet amour tout entier
    Si vivant encore
    Et tout ensoleillé
    C’est le tien
    C’est le mien
    Celui qui a été
    Cette chose toujours nouvelles
    Et qui n’a pas changé
    Aussi vraie qu’une plante
    Aussi tremblante qu’un oiseau
    Aussi chaude aussi vivante que l’été
    Nous pouvons tous les deux
    Aller et revenir
    Nous pouvons oublier
    Et puis nous rendormir
    Nous réveiller souffrir vieillir
    Nous endormir encore
    Rêver à la mort
    Nous éveiller sourire et rire
    Et rajeunir
    Notre amour reste là
    Têtu comme une bourrique
    Vivant comme le désir
    Cruel comme la mémoire
    Bête comme les regrets
    Tendre comme le souvenir
    Froid comme le marbre
    Beau comme le jour
    Fragile comme un enfant
    Il nous regarde en souriant
    Et il nous parle sans rien dire
    Et moi j’écoute en tremblant
    Et je crie
    Je crie pour toi
    Je crie pour moi
    Je te supplie
    Pour toi pour moi et pour tous ceux qui s’aiment
    Et qui se sont aimés
    Oui je lui crie
    Pour toi pour moi et pour tous les autres
    Que je ne connais pas
    Reste là
    Là où tu es
    Là où tu étais autrefois
    Reste là
    Ne bouge pas
    Ne t’en va pas
    Nous qui sommes aimés
    Nous t’avons oublié
    Toi ne nous oublie pas
    Nous n’avions que toi sur la terre
    Ne nous laisse pas devenir froids
    Beaucoup plus loin toujours
    Et n’importe où
    Donne-nous signe de vie
    Beaucoup plus tard au coin d’un bois
    Dans la forêt de la mémoire
    Surgis soudain
    Tends-nous la main
    Et sauve-nous.

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